François-René Despatis L’Écuyer
J’ai commencé à peindre très jeune. J’ai vite été captivé par les couleurs, les peintres et leurs univers.
Depuis, autodidacte, je tente de transmettre le flux sensible qui me traverse. Natif de Terrebonne, j’y travaille en atelier depuis 2000, – avec deux années passées à peindre à La Pocatière – et entre 2010 et 2012, j’ai partagé mon temps entre le Québec et Amsterdam, ville fructueuse dans mon travail tant au niveau visibilité que créatif. Les voyages sont pour moi vitaux, ils fondent les racines de mes apprentissages, de mes recherches, autant par les nombreux musées que j’ai visités que par les expositions et travaux que j’y ai réalisés.
Je vois l’artiste comme un prisme, l’art comme la lumière, l’oeuvre comme l’union des deux. Impressionné et fasciné par les forêts, les océans, le ciel, les éléments: je livre une réflexion de la nature, au travers une recherche méticuleuse de la couleur. La couleur et la nature sont pour moi un leitmotiv pour aller vers l’intérieur de la représentation de quelque chose, sans être une copie de l’observation, mais pour en utiliser le symbolisme afin d’aller plus loin. La poésie est pour moi l’essence même; elle creuse les surfaces.
Dans cette optique, j’explore la portée qu’ont les couleurs dans nos vies. Leurs variations infinies tissent des liens uniques en chaque individu. Culture, contexte social et bagage personnel influencent la perception de chacun vis-à-vis de la subtilité des teintes. Leurs significations sont personnelles à ceux qui les regardent. Pour illustrer mon propos, je cite en exemple un événement qui s’est produit lors d’une exposition récente. Je présentais des tableaux fortement bleus et profonds; des évocations de ciels. Une femme est entrée dans la galerie et a vécu un malaise. Elle avait peur de l’eau; les bleus la confrontaient. Puis progressivement, en regardant les œuvres, sa peur s’est dissipée et le calme l’emplit. Elle en est même sortie apaisée.
Cette expérience valide pour moi les multiples perceptions des couleurs. Utilisant un vaste éventail de médiums et de matériaux tels que l’huile, l’acrylique, l’aquarelle, les pastels, le fusain, le sable et le bois, je mène toujours plusieurs séries à la fois. Cette méthode multiplie ses avenues, demeurant toutefois sur le même axe.
La peinture apporte quelque chose de neuf à l’observateur. La lumière, l’ombre, le contraste. Mais bien au-delà: une vibration qui transcende la toile.