Problématique de déchets dans les toilettes et éviers : « devenez la bolle des toilettes »
5 juillet 2022
Comme d’autres villes au Québec, Terrebonne est aux prises avec des objets et des résidus qui bouchent les canalisations d’égouts, bloquent et brisent les pompes et autres équipements en contact avec les eaux usées, en plus d’être un fléau pour l’environnement. La Ville s’y attaque donc en lançant une campagne numérique audacieuse.
La sensibilisation à ce sujet permettra de mieux comprendre les répercussions liées au fait de jeter n’importe quoi dans les toilettes et éviers. Ces mauvaises habitudes ont un impact sur les citoyens, les infrastructures municipales et les écosystèmes. Lorsqu’on jette quelque chose dans la toilette, cela ne disparaît pas. Les amas de déchets peuvent causer des refoulements d’égout dans les résidences tout comme des bris d’équipements qui engendreront des frais pour la Municipalité. Ultimement, cela peut aussi entraîner des déversements d’eaux usées dans la rivière des Mille Îles.
Qu’est-ce qui bouche les égouts ?
Parmi les déchets les plus fréquents, on retrouve les lingettes à usage unique qui sont faites de tissus résistants. Une fois jetées dans la toilette, elles finiront leur chemin dans les grilles, ce qui bouchera les égouts. Le règlement 2008-47 sur l’assainissement des eaux de la Communauté métropolitaine de Montréal interdit d’ailleurs de jeter ces serviettes aux égouts.
Les employés trouvent également des tampons, des condoms, des cheveux, des mouchoirs, des cure-oreilles, de la litière à chat, de l’huile de cuisson ou du gras de bacon, de la peinture, des médicaments, de l’argent, des dentiers, du poison et toute sorte d’autres objets dont on doit disposer dans les collectes du recyclage, des ordures, des matières organiques ou des résidus domestiques dangereux.
Les consommateurs sont donc invités à redoubler de prudence face à l’étiquetage de certains produits avec les mentions « recommandé par les plombiers », « sécuritaire pour les toilettes » ou « biodégradable ». La Ville rappelle que, même si ces mentions apparaissent sur l’emballage, ces produits ne vont pas dans la toilette. Dans tous les cas, les seules choses qui peuvent se retrouver dans une toilette sont le papier hygiénique, l’urine et les excréments.
Coûts importants et santé des travailleurs
Gérer cette problématique représente un coût annuel important puisque la Ville doit assumer des frais de maintenance accrus pour prévenir les risques de bris d’équipements. La problématique accélère notamment l’usure des équipements et oblige l’achat de pompes broyeuses plus dispendieuses. L’estimation est entre 200 000 $ à 550 000 $ (en reportant un estimé provincial de Réseau environnement au nombre de Terrebonniens), soit environ 25 % du budget d’entretien lié à la problématique des lingettes.
D’ailleurs, la municipalité effectue le nettoyage régulier de ses installations en enlevant les amas de déchets, nettoie les systèmes de niveau et les flottes, etc. Toutefois, certains endroits nécessitent des interventions quasi quotidiennes. Dans ces cas, les travailleurs descendent dans des endroits restreints et en espaces clos pour enlever à la main les déchets contaminés qui se sont emmêlés aux équipements.
Lors de ces opérations, les employés sont exposés à un risque pour leur santé et leur sécurité. Bien qu’ils portent de l’équipement de protection, ces travailleurs peuvent tout de même contracter des maladies en étant en contact avec les eaux usées : hépatite, gastro-entérite, COVID-19, etc. Ces interventions très encadrées requièrent la présence de deux personnes, avec harnais et détecteur de gaz nocifs. Il y a également des risques de chutes qui peuvent être mortelles.
Ainsi, ces interventions peuvent être évitées si moins de déchets se retrouvent dans les toilettes et éviers. Traiter les résidus qui sont jetés dans les conduits d’eau au lieu de la poubelle représente un coût financier et humain, qui est assumé par l’ensemble des contribuables.
La campagne de sensibilisation se retrouvera notamment sur les réseaux sociaux et sur le site Web de la Ville.